Gilles Kinoo
Je porte les cheveux longs, un des grands deuils est de mon existence est de ne pas pouvoir porter la vie et de ne pas pouvoir porter de jupe par temps de canicule. J’ai une grande sensibilité, je pleure facilement, je le reconnais sans aucune gène. J’ai fait les romanes et j’ai adoré les Malheurs de Sophie quand j’étais jeune… Et pourtant, je me sens homme à 100%.

Comment décrire Ton joli rouge-gorge ? Cette pièce nous emmène dans un univers totalement improbable au point de nous faire perdre tous nos repères, sans oublier de nous faire éclater de rire !

Les personnages que nous suivons sont des adolescents dans toute leur splendeur. Le regard à la fois moqueur et bienveillant que l’on pose sur eux rappelle d’ailleurs celui de Riad Satouff, qui atteint son paroxysme dans son film Les Beaux Gosses. La maladresse des personnages et leurs tentatives d’être « cool » face au groupe sont aussi touchantes que drôles. Leurs pulsions mal gérées, leur orgueil futile et leur tendance au mélodrame en font des caricatures tellement grosses et pourtant si crédibles ! C’est aussi ce qu’on retrouve dans Ton joli rouge-gorge : la bêtise attendrissante des ado campés par des quarantenaires à perruques, au look futuriste emprunté aux années 80 (proche d’un costume du carnaval de Dunkerke), les gerbes de vomis qui inondent la scène, les dialogues et les situations absurdes… La surenchère finit par devenir irrésistible et l’on se croirait par moments devant un sketch des Robins des Bois.