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Kader Attia et son installation « The Culture of Fear, An Invention of Evil » (2013)

«The Culture of Fear, An Invention of Evil» (2013) expose les mécanismes de la peur de l’Autre qui fonctionnent aujourd’hui comme à l’époque coloniale. L’installation consiste en une succession d’étagères remplies de journaux datant essentiellement de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, mais avec des ajouts contemporains. Leurs illustrations, qui traitent de l’histoire coloniale, représentent le plus souvent un homme non blanc, africain, arabe, berbère, asiatique, amérindien, etc., sur le point de commettre un crime ou dans un acte de violence envers un Blanc, ou plus souvent une femme blanche. Représenté comme une bête ou un monstre, l’ « homme sauvage » est devenu le centre de la propagande pro-coloniale et de sa mission civilisatrice, relayée par une industrie de la presse en plein essor à la fin du 19ème siècle. Comme le formule l’artiste, « pour avoir une idée du monde, les gens de la métropole ou même des capitales des colonies n’avaient que ces couvertures caricaturales qui montraient l’Arabe fourbe le couteau entre les dents, le Noir cannibale, l’Asiatique tortionnaire au sang froid.

Biographie
Né en 1970 à Paris, de parents algériens, Kader Attia passe son enfance entre la banlieue parisienne et le quartier de Bab el Oued à Alger. Son approche poétique et symbolique explore les répercussions profondes de l’hégémonie culturelle occidentale moderne et du colonialisme sur les cultures extra- occidentales. Pendant plusieurs années, ses recherches se sont focalisées sur le concept de la “réparation” comme une constante de la nature humaine. De la culture à la nature, de la question du genre à l’architecture, de la science à la philosophie, tout système de vie est un processus infini de réparation. En 2016, Kader Attia a créé La Colonie, un espace situé à Paris pensé comme une agora ouverte aux discussions et au partage d’idées. Appelant à une décolonisation non seulement des populations, mais aussi des connaissances, des attitudes et des pratiques, il aspire à un décloisonnement des savoirs grâce à une démarche transculturelle, transdisciplinaire et transgénérationnelle. Animé par l’urgence des réparations sociales et culturelles, il vise à réunir ce qui a été éclaté, ou s’est perdu de vue.

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