« Après une incroyable odyssée, digne de celle d’un Bakary II voguant vers les Amériques, la mer me vomit, un matin, sur une plage de la méditerranée.
La pudeur m’empêche, ici, de vous raconter les détails de mon aventure. Je connus les prisons de la ligne de démarcation qu’ils appellent centres de rétention. Le travail au noir dans les haciendas du sud de l’Espagne. L’errance sur les routes entre la Grèce et l’Italie. (…) »
Celui qui prend la parole est parti et revenu, chargé des histoires terribles des drames de la migration. Tentatives ici de décrypter les enjeux des migrations, devenues une réalité structurelle dans un monde globalisé. Elles concernent aujourd’hui une personne sur sept sur terre et sont de plus en plus diversifiées, multiples et complexes, tant par leurs motifs et leurs origines que par leurs trajectoires. Elles restent pourtant mal comprises, volontiers caricaturées, et surtout souvent réprimées, tant au Nord qu’au Sud¹. A travers les regards des artistes, la question politique de la libre circulation des personnes est posée par Barthélémy Toguo, les histoires fragiles se transforment en constellation dans une géographie poétique avec Bouchra Khalili.